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TOGO :LES ARTS CONTEMPORAINS AFRICAINS
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Elomé

Le coeur de l'Entrailles (Elomé) 
Elo matsi matsi me ku na to ku wooo!!!  
 
I- Il mange de l’herbe comme un bœuf ; sa force est dans ses reins et sa vigueur dans les muscles de ventre. Il raidit sa queue comme un cèdre, les nerfs de ses cuisses sont entrelacés. Ses os sont des tubes de bronze, ses membres sont pareils à des barres de fer. Il est l’or de l’humanité. Celui qui l’a fait l’a pourvu d’une épée. Il trouve sa nourriture dans les montagnes, là où jouent toutes les bêtes sauvages. Il se couche sous les lotus, il se cache dans les roseaux et les marécages. Les lotus le couvrent de leur ombre, les sols de la rivière l’environnent. Si le fleuve devient violent, il ne s’alarme pas ; si le Jourdain se précipite contre sa gueule, il reste confiant. Est-ce quand il a les yeux ouverts qu’on pourra l’attraper ? Utillisera-t’on des pièges pour lui transpercer le nez ? 
Prendras- tu le Léviathan à hameçon ? Lui attacheras-tu la gueule avec une corde ? 
Mettras-tu une baguette dans ses narines ? 
II- Lui transperceras-tu la mâchoire avec un crochet ? T’adressera- t’il de nombreuses supplications ? Te parlera - t’il d’une voix douce ? Joueras-tu avec lui comme avec un oiseau ? L’attacheras-tu pour amuser tes filles ? Des pécheurs en feront-ils le commerce ? Le partagera-t’on entre marchands ? Cibleras-tu sa peau de flèche et sa tête de harpons ? Pose la main sur lui ! Tu te souviendras ensuite du combat et tu ne recommenceras plus ! Tout espoir de le vaincre est trompeur. A son seul aspect n’est-t’on pas terrassé ! Je veux encore parler de se membres, de sa puissance et de la beauté de sa constitution. Qui l’a dépouillée de son habit ? Qui pourra pénétrer entre ses mâchoires ? Qui a ouvert les portes de sa gueule ? 
Autour de ses dents, c’est la terreur. Ses fiers et puissants boucliers sont étroitement et solidement lés. Ils sont si serrés que l’air ne passe entre eux. Collés l’un contre l’autre, ils sont imbriqués, inséparables. Ses éternuements dégagent de la lumière ; ses yeux sont pareils aux paupières de l’aurore.  
III-Des flammes jaillissent de sa bouche, des étincelles de feu s’en échappent. Une fumée sort de ses narines comme d’une marmite qui bout d’un chaudron surchauffé. Son souffle allume des charbons, de sa gueule sort une flamme. La force se loge dans son cour. Devant lui on bondit d’épouvante les éléments de son corps tiennent solidement ensemble, comme coulés d’une pièce, inébranlables ; son cœur est aussi résistant que la pierre de meule du bas. Quand il se lève, les plus puissants ont peur et s’enfuient affolés. L’approcher avec l’épée est inefficace, tout comme avec la lance, le javelot et la cuirasse. A ses yeux le fer n’est que de la paille et le bronze du bois pourri. La flèche ne la fait pas fuir, les pierres de la fronde sont des brins de paille. Pour lui, il ne voit dans la massue qu’un brin de paille, il rit au sifflement du javelot. Sous son ventre se trouvent des pointes aigües : on dirai une herse qu’il traîne sur de la vase. Il fait bouillonner le fond de la mer, comme une marmite il l’agite comme un vase rempli de parfum. Il laisse après lui un sentier lumineux, les flots prennent une teinte blanche. 
IV- Sur terre, personne n’est son maitre ; il a été créé pour n’éprouver aucune peur. Il défie tout ce qui est grand, il est le roi des plus fiers. 

  
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